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L’histoire du football grouille de noms de gardiens de but légendaires. Ces plongeurs solitaires, qui ne portent pas le même maillot que les autres, déterminés à arrêter la balle quoi qu’il en coute à leurs os, prêts à se jeter de tout leur corps pour protéger le destin de leur équipe, occupent un poste unique.

Avec son documentaire Goalkeeper, du city stade à l’équipe de France de Futsal sorti le 13 avril 2020, le réalisateur Matthieu Toya s’intéresse à cette figure singulière qu’incarne le gardien de but et à la pratique du futsal grandissante en France mais pas suffisament mise en avant. 

Son propos est essentiellement illustré au travers du parcours de Francis Lokoka, jeune gardien du Kremlin-Bicêtre United (D1 futsal) et gardien de la célèbre équipe de street foot, la Team Caméléons, avec laquelle il a déjà remporté de nombreux titres.

Dans son court-métrage, Matthieu Toya interroge Francis Lokoka sur son parcours. Sous ses airs introvertis, le joueur de 26 ans se présente comme étant une personne déterminée et sûre d’elle. Comme tant d’autres, ses premiers arrêts, il les doit à la rue. Francis Lokoka a grandi à Epinay-sur-Seine dans le 93. Alors qu’il zonait avec quelques amis dans son quartier, les « grands » qui étaient en train de jouer sur le city stade d’à côté l’interpellent. Il manquait un gardien à l’une des deux équipes. Francis Lokoka a d’abord refusé prétextant qu’il est bien trop mauvais, mais après quelques insistances, il affrontait sa timidité et acceptait de défendre le but. Ce jour-là, un des joueurs lui a même glissé un petit billet en guise de récompense

Depuis, le jeune joueur a grimpé les échelons. Chaque jour, il continue sa progression grâce aux séances d’entrainement proposées par Manuel Nunes, fondateur d’une des rares académies françaises de gardien de but de futsal. L’entraineur regrette qu’il n’y ait pas plus d’initiatives dans ce sens tant du point de vue de l’offre que celui de la demande. En effet, le poste de gardien de but souffre souvent d’un manque d’intérêt, et si beaucoup de gamins rêvent de marquer le but parfais, ils sont  beaucoup moins nombreux à rêver d’arrêter le but parfait comme Francis Lokoka le rêve!  Qui n’a jamais vu des joueurs se chamailler pour ne pas allez aux buts sur un city stade ? Sans gardien attitré, les joueurs se succèdent à tour de rôle pour défendre leurs cages et généralement sans grande conviction.

Pourtant, comme lexplique Francis Lokoka, il ny a pas moins de mérite à marquer un but quà en stopper un. Au contraire, lorsquil arrête linarrêtable, le gardien devient un héros à part entière. La responsabilité qui lui incombe, celle de garder le but inviolé, il lassume tout seul. Une seconde dinattention peut coûter très cher à léquipe. Il na donc pas droit à lerreur. 

Pour être un bon gardien, que ce soit au foot à 11, au street foot ou encore au futsal, il ne faut pas craindre les hématomes. La balle peut percuter n’importe quelle partie du corps à toute vitesse et, au futsal, les impacts sont d’autant plus forts que les joueurs sont proches. Sans compter que le parquet est plus dur que la terre. Somme toute, dans un genre comme dans l’autre, il faut nécessairement être irréprochable sur les réflexes et l’analyse du jeu est un atout majeur.

Les autres joueurs ont bien conscience de lavantage quils peuvent tirer d’un bon gardien. Ainsi, dans leurs témoignages, les joueurs de l’équipe de France et coéquipiers, Landry NGala et Adrien Gasmi, dressent un portrait louangeur du gardien. Ange Tsendou, joueur des Tigres du Bagneux Futsal, ajoute même que le gardien de but de futsal représente 80% de léquipe.

Un grand nombre de joueurs du futsal, gardien ou non, viennent du foot de rue. Du city stade au futsal, il ny a quun pas. Dabord, la surface de jeu est réduite. Cette configuration limitée du terrain augmente la densité du jeu, forçant les joueurs à se déplacer plus rapidement et à développer une réelle vivacité de lesprit et dans leurs mouvements. Les passes doivent être exécutées rapidement et les décisions doivent prises sur le champ. Ensuite, les deux pratiques partagent également des techniques similaires, que ce soit au niveau des dribles ou des contrôles avec le fameux contrôle – semelle omniprésent sur les parquets pour changer le sens de progression du jeu.

Aujourd’hui, force est de constater que la visibilité du futsal est encore beaucoup trop modeste. La fédération devrait se donner les moyens d’une meilleure présence médiatique et d’une prise en charge des joueurs. Il suffit de regarder le documentaire Ballon sur Bitume pour comprendre que la France dispose d’un vivier important de joueurs, mais d’insuffisantes structures qui puissent permettre de faire fructifier le talent de tous ces adolescents prometteurs. Bien que l’équipe de France de futsal se développe correctement, il serait temps qu’elle se penche sur ce problème, car le manque à gagner est manifeste.

Le documentaire est réalisé par Matthieu Toya et produit par Nous production et Comme des bavons.

A bientôt

Joff

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